Rare conjonction astrale : L’Italie, la Chine et la France célèbrent concomitamment l’anniversaire de sa mort.
Lettré de la Renaissance italienne (1552-1610) et élève du mathématicien Christophe Clavius, Matteo Ricci, le premier européen à assimiler la culture chinoise et le précurseur de l’échange des savoirs entre la Chine et l’Europe.
A la Chine, il apporta ses connaissances en mathématiques, en astronomie, en cartographie. Il a ainsi traduit les Principes de Géométrie d’Euclide, et composa un Traité sur les cieux et la terre, ainsi qu’une célèbre Mappemonde qui changea la vision chinoise du monde.
A l’Europe il transmit la première traduction des Quatre livres du confucianisme ; il inventa la transcription en lettres latines de la langue chinoise pour composer le premier dictionnaire chinois en langue occidentale (le portugais). Enfin, son Journal et sa correspondance firent découvrir à l’Europe des Lumières aussi bien la géographie de l’Empire chinois que ses institutions et traditions culturelles.
Parti de Lisbonne en 1578, ce missionnaire jésuite passa trois ans à Goa avant d’arriver à Macao en août 1582. Il y commença l’étude de la langue. Puis, après diverses tentatives au sud de la Chine, il est autorisé par l’empereur à venir à Pékin en 1601. Là, sa maîtrise de la langue et de la littérature chinoise, ses connaissances scientifiques, ainsi que sa remarquable personnalité, lui valurent la curiosité, mais aussi l’amitié de nombreux lettrés et mandarins de la Cour. Ensemble, ils comparent leurs savoirs respectifs et s’interrogent sur la compatibilité entre leurs visions de l’existence : d’un côté, le confucianisme, de l’autre le christianisme et la philosophie d’Aristote.
A sa mort, le 11 mai 1610, l’empereur permit que soit enterré à Pékin ce « lettré d’Occident » qui allait désormais faire partie de l’histoire de Chine. Ses œuvres allaient figurer dans l’Encyclopédie impériale. Et au-delà, elles se diffusèrent au Japon, en Corée et au Vietnam, notamment son Traité de l’amitié.
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